Un magasin biologique est-il vraiment plus écologique ? Manger bio est-il plus sain ? Est-ce que le bio est plus cher ? Dans cet article on analyse les magasins bio !
Il fleurit un peu partout et fait dire à Pépé et Mémé que c’est un effet de mode : le magasin biologique. De nombreuses idées reçues circulent sur les enseignes bio. Heureusement, dans cet article, nous allons démêler le vrai du faux : biologique veut-il dire écologique ? Magasin bio synonyme de consommation saine ? Quid du budget courses en magasin biologique ?
Qu’est-ce qu’un magasin biologique et quelle est la différence avec une grande surface classique ?
Les magasins bio se démarquent par le type de produits qu’ils proposent. Vous l’aurez deviné, c’est dans le nom ! Chaque enseigne bio est autorisée à s’appeler comme tel grâce au fameux « label bio »présent sur 99% de ses produits (eh oui première nouvelle on ne vend pas du 100% bio en magasin bio).
Un produit est considéré comme bio, uniquement s'il est un produit agricole ou une denrée alimentaire issue de l’agriculture biologique ET qu’il répond aux exigences de la législation européenne sur le sujet. Une législation transcrite dans le cahier des charges du label Agriculture Biologique français et du label européen (feuille verte) obligatoire.
Comme on est sympas, on vous a résumé les exigences pour qu’un produit soit considéré bio et obtienne le précieux sésame :
Mais alors à quoi correspond ce 1% de produits non bio vendus par un magasin biologique ? Tout simplement certaines denrées ne sont pas considérées comme ingrédients agricoles. Par exemple, le sel ou l’eau.
D’ailleurs, le saviez-vous ? Les produits non alimentaires comme les cosmétiques ou les textiles ne relèvent pas de la certification bio européenne officielle (on vous en parle aussi juste après).
Tous les magasins bio sont inspectés régulièrement par les organismes agréés comme Ecocert ou Qualité France.
Quand on rentre dans un magasin biologique, la couleur verte, l’absence de musique commerciale ou encore les produits spécifiques que l’on peut y trouver, peuvent vite tromper le consommateur.
Si le bio se veut sans pesticides et autres ajouts chimiques, il y a souvent un amalgame entre bio et écologique. Et si les magasins bio n’étaient pas si écologiques que ça ?
L’engouement pour les magasins bio a donné lieu à des dérives, car si « magasin biologique » était autrefois synonyme de petite boutique, de produits locaux sélectionnés avec amour dans le respect des producteurs et de l’environnement, aujourd’hui on en est loin.
La preuve en est par le gaspillage alimentaire qui nous rappelle celui des grandes surfaces.
De plus, pour répondre à la demande croissante, l’agriculture intensive est aussi présente dans le bio. Entre monoculture et labourage des sols, toutes les exploitations bio ne se valent pas !
Enfin, le commerce équitable et le juste prix des producteurs n’est pas toujours avéré. Le nouveau bio industriel n’est pas exempt de pratiques scandaleuses semblables à la grande distribution comme le montre le documentaire de Christian Jentzsch, « Produire bio, un business comme les autres ? ».
Si l’amalgame entre bio et écologique est récurrent, celui de bio et sain l’est encore plus.
Il est véridique que manger bio est meilleur pour la santé malgré ceux qui disent qu’un magasin biologique est un magasin pour hippies. Cependant, il y a aussi des produits transformés dans le bio. Il y a aussi des additifs et des conservateurs. Il y a aussi de la malbouffe et des produits controversés pour la santé.
Une alimentation bio est saine à conditions de bien choisir ses produits et le type de bio qu’on consomme (petite structure bio locale ou gros industriel).
Comment on le disait plus haut, les textiles, les cosmétiques, et autres produits non destinés à l’alimentation humaine ou animale, ne relèvent pas de la réglementation relative à l’agriculture biologique. Traduction : ils ne peuvent pas être certifiés biologiques au sens de la réglementation.
Il existe bien des logos et des labels, attestant du caractère biologique d’un savon bio mais ils relèvent de certifications privées ou associatives.
Ainsi on peut voir des produits controversés encore autorisés, notamment dans la cosmétique bio.
Pour en savoir plus sur les différents labels et ce qu’ils valent, L’ADEME les a catégorisé suivant le type de produit recherché sur cette page.
Cette idée reçue est plutôt vraie, mais pour les bonnes raisons. Du bio « pas cher » ou au même prix que du non bio de masse vendu en grande surface, c’est louche. Ça permettrait de rendre le bio accessible à tous, mais au détriment de la qualité.
Le bio est plus cher que les produits classiques pour plusieurs raisons :
On peut consommer 100% bio sans devoir hypothéquer sa maison à plusieurs conditions :
C’est le moment de cet article où on se dit que faire ses courses dans un magasin biologique ou une grande surface n’a pas de différence.
Et pourtant, nous sommes intimement convaincus que le bio (labelisé ou pas encore), est un pas nécessaire dans une transition écologique. Le secret réside dans le choix du bio et la boutique, car tous les magasins bio ne se valent pas !
Les rayons bio en grande surface sont passés de 2 petites étagères se battant en duel à des allées entières. On peut même y trouver des rayons de vrac pour diminuer ses emballages.
Si le développement du bio est une bonne nouvelle, les pratiques commerciales peu scrupuleuses de la grande distribution le sont beaucoup moins.
Quand on vous parlait de rendement, monoculture, non-respect des producteurs ou de l’environnement parce que business is business : on est en plein dedans. Attention, ceci n’est pas à généraliser, on peut aussi trouver de très bons fournisseurs bio en grande surface.
Les chaînes de magasins dédiés au bio et les coopératives ont vu leur nombre grimper en flèche ces dernières années. Ces enseignes proposent souvent des produits introuvables en grande surface et donnent de la visibilité à des producteurs. Cependant, la provenance de certains produits laisse souvent à désirer et il ne faut pas se le cacher : business is business aussi.
La meilleure façon de consommer bio est d’acheter consciemment en sachant d’où vient son produit.
Que ce soit en grande surface ou dans un magasin spécialisé, il faut comprendre qu’est-ce qui se cache derrière le produit que l’on achète.
Par exemple, nos tartinades apéritives de Barthet bio, sont produites dans le Gers sur une petite exploitation familiale, éthique et engagée pour l’environnement. Nos boissons Club-Mate, viennent d’une petite brasserie familiale dans la forêt bavaroise en Allemagne. La brasserie utilise le Yerba Mate d’une coopérative brésilienne certifiée FairTrade et bio, l'eau utilisée provient d'une source naturelle située juste en dessous de la brasserie.
Pour conclure, qui dit magasin biologique ne veut pas dire sain, écologique ou responsable. Le label bio est exigeant et garantit des aliments de qualité MAIS toutes les productions de bio ne se valent pas. S’il est essentiel de revenir à une agriculture sans produits chimiques de synthèse, il est aussi indispensable de revenir à une agriculture raisonnée respectueuse des sols. C’est pourquoi, quand on va dans un magasin biologique, ou que l’on consomme du bio en ligne, il faut acheter en pleine conscience.
Dans une société en constante mouvance, il est aussi normal en tant que consommateur et enseigne de devoir faire des compromis sur ses choix de consommation et de distribution.
ADEME, labels environnementaux
www.economie.gouv.fr, comprendre les labels bio
Pesticides autorisés, You Matter