Toutes les bonnes raisons de se lancer dans le Février Sans Supermarché. Défi 100% engagé pour une consommation plus responsable, raisonnée et simple. Quand le Février Sans Supermarché a-t-il été créé ? Qu'en est-il aujourd'hui ? Comment bien se lancer ? Quelles alternatives sans supermarché trouver près de chez soi ou en ligne ?
Le Février Sans Supermarché est un défi lancé en Suisse en 2017 par des habitantes de Neuchâtel et le média En Vert et Contre Tout qui consiste à ne plus faire ses courses en grande surface pendant 1 mois, au profit des commerces spécialisés et indépendants.
Ceci afin d'encourager une consommation responsable, des produits mieux sourcés, de boycotter les emballages plastiques omniprésents, et favoriser un retour au savoir-faire et à l'artisanat local.
Le Février Sans Supermarché est donc une belle occasion de soutenir ses petits commerces et épiceries mais surtout un fort contrepied à la société de consommation de masse que nous connaissons depuis les années 60.
« Faire savoir aux grandes surfaces que nous ne sommes pas d’accord avec le suremballage et le kilomètre alimentaire qui explose les scores »
L'idée première, c'est donc de favoriser le circuit court : se rendre à sa boulangerie, sa boucherie, sa crémerie de quartier, sa ruche ou son marché de fruits et légumes pour faire ses courses du quotidien. Ceci en s'assurant que les produits sont soigneusement sélectionnés, naturels et produits durablement mais également que les commerces sont à taille humaine afin de réduire la distance producteur - consommateur.
On se souvient également du mouvement La Vida Locale, un élan collectif de consommateurs lancé en 2020 pendant le confinement de mars pour rassembler et soutenir les restaurateurs, producteurs responsables et commerces indépendants. À Paris et dans toute la France, chaque établissement affichait une estampille "La Vida Locale" pour favoriser le trafic en boutique.
« On ne juge aucunement les gens qui, de par leurs moyens ou situation géographique, consomment dans les supermarchés. Par contre, si au cours de la semaine ces mêmes personnes peuvent ajouter ou remplacer un acte de consommation en allant chez un indépendant, c’est déjà un bon début »
Le deuxième objectif du Février Sans Supermarché est de raisonner ses dépenses. 32% des personnes ayant changé leurs habitudes alimentaires pendant le confinement ne souhaitent acheter que le nécessaire (Étude Too Good to Go).
En effet en supermarché, on a accès à une galerie assez exhaustive de produits qui fait craquer plus facilement. En se rendant en commerces spécialisés avec une liste précise en tête, on est à peu près certain.e de ne ramèner que de l'alimentaire, de l'utile ou en tout cas ce que l'on est venu.e chercher.
« Le but n’est pas vraiment de contrer les supermarchés, mais de donner un coup de pouce aux petits magasins »
Un point qui a son importance : le prix des courses. En supermarché, le panier moyen paraît imbattable. Là est donc toute l'importance du 2ème objectif de ce défi : acheter moins mais mieux. Si dans les années 60 les foyers français consacraient 34% de leur budget mensuel à l'alimentation, en 2020 ce chiffre est descendu à seulement 13,4%, notamment avec les prix cassés en supermarchés et hypermarchés, qui engendre un flou sur la valeur des produits.
Cependant, en prenant son temps et en revoyant son organisation, Mathilde Golla, journaliste et auteure de 100 jours sans supermarché constatait en 2017 une baisse dans ses dépenses : « Contre toute attente, tous postes de dépenses confondus, j’ai économisé environ 10 % en passant par les circuits courts », et ce notamment sur les fruits et légumes et le fait de réaliser ses produits d'entretien à la maison.
Enfin, consommer bio, local et chez les petits commerces, c'est très accessible en grande ville mais plus compliqué en zone rurale. Sur les 2000 AMAP (Association pour le Maintien de l'Agriculture Paysanne) par exemple, 10% sont localisées en Île-de-France. Les magasins de vrac, eux, sont beaucoup plus déployés en zones urbaines même s'ils se développent de plus en plus quelles que soient les zones.
Bref, on aura beau essayer d'éviter les supermarchés, l'idée c'est que la consommation locale et durable... eh bien dure, et soit donc accessible au quotidien. Pour 48,6% des consommateur.rices (Étude du Crédoc, 2017), le critère le plus important pour fréquenter une enseigne reste la proximité : question à laquelle L'intendance et les commerces éthiques en ligne souhaitons répondre.
En 2017, la première année, le mouvement rassemblait 800 personnes. Un an après, ce sont plus de 20 000 personnes en Suisse et en France qui le rejoignent et les chiffres continuent de croître depuis lors (30 000 personnes en 2019).
Et les effets sur le marché ? Alors que 1200 boulangeries continuent de fermer chaque année en France, les petits supermarchés de proximités, rattachés à leur chaîne, continuent de se développer (même si l'on remarque une recrudescence de fréquentation des hypermarchés par exemple, bien en vogue depuis les années 70).
On vous renvoie encore à cette étude récente réalisée par Too Good To Go pendant la pandémie en Mai 2020 et qui indique que 51% des personnes ayant changé leurs habitudes alimentaires veulent favoriser les produits locaux et en circuit court, ce qui place la consommation responsable sous d'excellents auspices malgré la crise, car il est bon de se rappeler que tout ceci dépend des décisions d'achat des consommateurs.
« De tels signes d’évolution, réelle mais lente, rappellent que l’avenir des commerces indépendants dépendra avant tout des choix faits par les consommateurs »
On vous laisse donc sur la réflexion, et sur ces quelques liens pour groupes d'initiatives locales ci-dessous :
Positivr - En Février, on déserte les Supermarchés
L'info Durable - "Février Sans Supermarché 2021 : le défi est lancé"
Crédoc - Comportement et attitude des consommateurs à l'égard du commerce alimentaire
Wedemain - Combien les Français dépensent-ils pour se nourrir ?
Usbek & Rika - Le défi pour soutenir les commerces indépendants